○ seasons coming out

Antarès soufflait, debout sur un des nombreux rochers, attentif aux nombreux bruits que la forêt, qui n'était pas loin, offrait. Son regard était haut, posant sous un soleil chaleureux, il laissait ses crins s'envoler doucement. Il descendit de la pierre, et continua son chemin, sa queue lisse flottant doucement de gauche à droite.
Quelques souvenirs lui remontèrent en tête, au fur et à mesure qu'il avançait. Déjà beaucoup de temps s'était passé..

La plutôt jeune jument se baladait à pas de loup, comme pour échapper au bruit ou au soleil tapant. Après avoir dépassé le lagon, elle se risquait sur ces terres, espérant quelque peu ne pas rencontrer la dominante ou autre vilain de Juniper. S'arrêtant entre deux rochers, elle sentit le rouleau des vagues venir doucement dépérir sur ses sabots, ce qui la chatouillait agréablement. Elle posa son regard noir sur le ciel, d'un bleu plutôt effrayant.

Antarès continuait son ascension, indifférent aux bruits qui venaient d'en dessous. Cependant, une petite tache grise vint dans son champ de vision, et il s'arrêta de suite, intrigué. Il n'avait vu personne sur les terres depuis qu'il était arrivé.. Non pas qu'il se plaigne d'être seul, mais pour une terre renommée, cela paraissait bizarre. Il souffla, et écarta quelques cailloux avec son sabot, avant de descendre prudemment, et d'avancer vers la grise; l'odeur lui parut familière, mais il n'y prêta pas attention. Il se stoppa à quelques mètres d'elle, l'observant en silence.

Un grand étalon brun s'approcha d'elle, d'un chocolat intensément attirant. Une légère crainte de se rencontrer face au dominant apparut, pour fuir aussitôt. Titania, être en couple ? Quelle blague ! Elle le laissa ainsi venir, sentant le vent la réchauffer doucement. Le mâle portait autour de lui une odeur familière pourtant indescriptible. Venait-il de côtoyer une de ses connaissances, ou était-il l'une d'elles ? Elle l'observa, et aperçut d'un rapide coup d'œil une marque sur sa croupe.

Le bai se portait fièrement, fixant son regard imperturbable sur la petite grise qui semblait paniquée à l'idée d'être devant lui. Il souffla, et ne fit aucun pas, ni en avant, ni en arrière. Il observait tranquillement la grise, avant de se décider à s'avancer, et s'arrêta à quelques mètres d'elle. Elle semblait si fragile, si naïve, tel une poupée en porcelaine..
Il redressa sa forte encolure, laissant glisser sur sa robe ses fins crins.
< Vous êtes ? > Demanda-t-il poliment, laissant sa voix élégante et grave flotter dans l'air. Ses yeux brillaient au soleil, tranquilles. Le bruit de la plage, qui était proche, faisait un bruit de fond.