Le Prédateur

Le gitan, lui, aimait le froid, il aimait l'hiver comme il aimait l'été et il aimait le printemps comme il aimait l'automne. Il aimait tout ce qui venait de façon égale, chaque chose ayant ses inconvénients et ses avantages. Passant de justesse sous les stalactites qui crissaient doucement sur sa peau, il avisa une forme noire, a dix ou quinze mètres de lui. En se rapprochant, il put voir une jument visiblement frigorifiée. Lui, au contraire, était toujours chaud, qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige, et en fit donc profiter la noire, se couchant derrière elle pour lui communiquer sa chaleur.

De toutes façons, ils ne resteraient pas assez longtemps dans cet position pour se faire châtier. « Même si j'appartiens au clan ennemi, je n'aime pas avoir des morts sur la conscience. » Souffla-t-il doucement. Quand il sentit que la jument se réchauffait doucement, il l'encouragea du bout du nez à se relever.

L'étalon se releva à son tour et s'ébroua. Aux paroles de la jument, il haussa les épaules : elle n'avait pas tord, mais la dominante l'avait prévenue et devait le surveiller. Suspecté de trahison pour avoir chanté la vérité. Tss. « C'est la volonté des Dieux. » Lâcha-t-il simplement.